· 

La solution

La retraite...

 

Donc, le nouveau chef Shadok qui avait succédé à l'ancien chef Shadok, décida de mettre un peu d'ordre dans cette planète qui ne marchait plus très bien. Mais par où commencer ?

 

En effet, afin de permettre aux Shadoks de continuer à vivre sans trop travailler, ni se priver, et se promener, et aller à la plage, l'ancien chef Shadok avait emprunté aux Gibis de quoi continuer à profiter de tous ces avantages, en pensant que tout finirait par s'arranger tout seul. Et comme cela durait depuis très longtemps, personne ne voyait comment rembourser tout ça.

 

Il avait obtenu son statut de chef en proclamant que grâce à lui, tout irait beaucoup mieux, qu'il allait remettre en route les locaux à pompage, que le peuple Shadok aurait plus de sous et moins d'impôts, et que tout le monde serait beaucoup plus heureux.

 

Pour cela, il fallait transformer le pays, s'adapter à la mondialisation. En un mot réformer.

 

Partant du principe qu'il fallait faire le moins de mécontents possible, il commença par réformer tous ceux qui ne pouvaient pas se défendre en embêtant les autres, et qui ne criaient pas trop quand on leur tapait dessus. Et comme c'est ceux qui l'avaient mis en place, les pauvres bêtes n'osaient rien dire.

 

Mais il y restait deux catégories difficiles à réformer :

- Ceux qui fonctionnaient directement sous la responsabilité du chef Shadok, que l'on nommait fonctionnaires pour cette raison,

- et les dignes émules de Gégène le rouge, le premier habitant de la Terre (Confédération Gégène des Tartuffes), qui se la coulait douce en tyrannisant ceux qui vivaient la-bas, quelque part sous les tropiques. Il est évident que ces pauvres bêtes ne supporteraient pas une journée dans ces conditions, mais que ne dirait-on pas au nom de l'idéologie. 

 

Ainsi, il réformait comme il pouvait, quelques sous en plus par ci, quelques sous en moins par là. Mais en faisant bien attention à ne pas se faire mordre, car chaque catégorie de Shadoks voulait un peu plus pour elle, conserver ses avantages acquis, et surtout surveillait que les autres n'obtiennent pas un peu plus qu'eux. Le bien commun ne pourrait s'obtenir qu'en passant par leur bien-être.

 

Ceux qui fonctionnaient directement sous la direction du chef Shadok, les fonctionnaires donc, disaient qu'il fallait augmenter leur nombre, les laisser tout organiser et contrôler, et les laisser faire. Ils pouvaient redresser le pays si on leur donnait suffisamment de sous. Leurs chefs étaient tous allés à l’École des Normes Administratives, ce qui les avaient rendu très intelligents.

 

Pour les adeptes de Gégène, c'était encore plus simple. Entre deux réunions autour de barbecues géants, et même pendant, ils disaient qu'il fallait augmenter leur nombre, travailler moins et gagner plus. Ainsi ils seraient plus nombreux à dépenser plus, et acheter de jolies choses comme des téléphones compliqués et des boîtes à images.

 

Notre nouveau chef Shadok se rendit bientôt compte que malgré tous ses efforts, il ne parviendrait jamais à faire tout ce qu'il avait promis. Car tout ce qu'il pouvait faire sans trop fâcher les Shadoks, coûtait des sous. Et surtout tout cela commençait à l'ennuyer, et lui prenait tout son temps. Et il ne pouvait plus aller voir une pièce de théâtre ou un match de foot. Et il commençait à avoir mal à la tête.

 

Alors il eut une révélation ! Si on ne peut pas réformer la société Shadok, il faut réformer les Shadoks eux-même. Il convoqua le professeur Shadoko et l'écolo-devin-plombier, et les chargea de reformater par l’éducation tous les Shadoks pour qu'il n'y ait plus de problèmes.

La méthode de reformatage des cerveaux était relativement simple. Pour les adultes qui avaient des choses dans leur cerveau, il fallait commencer par tout enlever et surtout après, tout bien laver au karcher pour qu'il ne reste plus rien. Pour les nouveaux nés, c'était plus simple : il n'y avait rien du tout à enlever, un simple lavage au karcher, par précaution, suffisait.

 

 

Mais l'écolo-devin-plombier et le professeur Shadoko n'avaient pas la même vision des choses à mettre dans les cerveaux. Et leurs deux méthodes de formatage étaient très différentes. Le chef Shadok décida alors que pour aller plus vite, chacun des deux emploierait sa méthode sur la moitié des sujets, et on verrait bien.

 

- La méthode de l'écolo-devin-plombier était très simple. Il suffisait de ne rien changer et d'expliquer aux nouveaux Shadoks que plus ils seraient malheureux vivants, plus ils seraient heureux après.

 

- La méthode du professeur Shadoko était plus subtile. Il suffisait de bricoler le cerveau de chaque Shadok pour qu'il fasse au mieux ce qu'il devait faire, et en être très content.

 

 

Le chef Shadok n'eut plus qu'à donner aux Gibis toutes les économies des Shadoks-ancienne-génération en paiement de la dette, et ensuite faire un peu n'importe quoi, puisque les Shadoks ne l'embêtaient plus pour aller à la plage ou jouer au bilboquet.

 

 

C'est tout pour aujourd'hui...

 

Classifié secret défense

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0