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Octogénaires, mes frères...

… et vous aussi mes sœurs  qui, à l’instar de Jézabel, la maman d’Athalie (si j’ai bonne mémoire), tentez de “réparer des ans l’irréparable outrage”.

 

Nous formons un club à effectif variable. Certains y entrent en traînant un peu les pieds, d’autres en sortent à leurs corps défendant, ou s’accrochent et atteignent le club très, très fermé des nonas !

 

Nous sommes tous, vieux et futurs vieux, issus de l’union d’un superchampion vainqueur médaillé d'or d'une compétition de millions de micro-têtards, de jeunes cons assoiffés de conquêtes et d’une cellule léthargique, se laissant porter au gré des courants, la feignasse ! Puis nous nous agitons plus ou moins, avec plus ou moins de bonheur en faisant de notre mieux pour passer notre temps imparti sur cette terre dans les meilleures conditions possibles.

 

Bien sûr, la route est longue, parfois chaotique, et nous n’arrivons pas tous en parfait état à la porte de notre association. Mais réjouissons-nous mes frères, certains n’ont pas la chance de goûter aux joies de la retraite prolongée. Quand j’ai pris conscience qu’enfin je récupérais financièrement plus que ce que je n’avais versé “pour la retraite”, je prie les jeunes travailleurs de bien vouloir m’en excuser, mais qu’est-ce que c’est bon ! Vous verrez quand arrivera votre tour…enfin, peut-être. 

 

Peut-être, car je ne pense pas que, pour vous, les moins vieux, ce soit gagné, surtout si on continue à mépriser la feuille Excel au profit d’une idéologie électoralo-foireuse. Mais foin des discussions stériles qui ne mènent qu’à l’aigreur. Revenons à notre sujet, les p’tits vieux.

 

Quand j’étais jeune, l’aphorisme consacré pour désigner la fin de vie était : “ça sent l’sapin”, aujourd’hui le plus souvent remplacé par : “ça sent l’EHPAD”, ce qui olfactivement parlant est beaucoup moins exaltant.

EHPAD, l’unique objet de mon ressentiment,

EHPAD, dernier asile, exempt de sentiment,

EHPAD, qui m’éloigne de la maison que j’adore,

EHPAD, lieu que je crains, même plus, que j'abhorre !

 

Elle est pas belle l’anaphore ? 

Pourrait mieux faire, peut-être, mais si on tient compte des quelques neurones survivants…

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Commentaires: 6
  • #1

    PBories (vendredi, 26 juillet 2024 16:04)

    En tout cela est bien tourné et montre qu’il est encore permis d’avoir une certaine agilité intellectuelle et même une agilité certaine !

  • #2

    Le 75 du 6 (vendredi, 26 juillet 2024 19:21)

    En tant que penta-septuagénaire je ne peux que m'incliner devant ton grand âge, Tonton. Tu connais le proverbe: rien ne sert de courir n'amasse pas mousse (...) alors suivant ton sage conseil je ne suis pas pressé de te rejoindre. Et pourtant à chaque âge ses peines et ses joies alors soyons curieux, l'aventure est devant nous et toi tu es notre éclaireur... (petit air de violon...)✨

  • #3

    Sylvie l’aubergiste (vendredi, 26 juillet 2024 21:40)

    Septua, octa, nonagénaire, on espère que tu continueras longtemps à nous régaler de ta plume facétieuse.
    Merci Tonton !

  • #4

    GdA (samedi, 27 juillet 2024 06:56)

    Ah, Allain, consolons nous comme Talleyrand : "Quand je me regarde je m'inquiète mais quand je me compare je me rassure" car, tu le sais bien, peu importe l'âge, tout est dans la tête, tant il est vrai que pour nombre de nos congénères la vieillesse n'attend pas le nombre des années !

  • #5

    Tonton (samedi, 27 juillet 2024 09:02)

    Mon cher Gérard, Il est curieux de constater que si par nature l’âge évolue, le matériel intellectuel, lui, beaucoup moins, et surtout pas au même rythme.
    Cons caducs ou cons débutants, quand on est con, on est con, le temps ne fait rien à l’affaire.
    Quoique, certains jeunes...
    (Georges Brassens, philosophe français, 1921-1981)

  • #6

    Danielle (jeudi, 01 août 2024 12:47)

    Mais oui, Tonton : la vie est belle !