Rencontre avec l'Ankou sur la cale du Fort Espagnol

Bonjour à tous,

 

Je vous écris pour vous raconter une histoire incroyable qui m'est arrivée hier soir. J'étais en train de me promener sur la cale du Fort Espagnol, un lieu chargé d'histoire et de mystère, quand j'ai aperçu une silhouette sombre qui se tenait près d'un bateau. Intrigué, je me suis approché pour voir de qui il s'agissait. Quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis rendu compte que c'était l'Ankou, le serviteur de la mort dans la mythologie bretonne !

 

L'Ankou portait une grande faux et une cape noire. Il avait un visage squelettique et des yeux rouges. Il m'a regardé avec un sourire maléfique et m'a dit d'une voix caverneuse :

 

- Bonsoir, mon ami. Je suis venu chercher ton âme. Tu es le dernier sur ma liste ce soir.

 

- Quoi ? Mais non ! Je suis trop jeune pour mourir ! J'ai encore tant de choses à faire ! Laissez-moi tranquille !

 

- Désolé, mais c'est ton heure. Tu n'as pas le choix. Viens avec moi.

 

- Non, non, non ! Il doit y avoir une erreur ! Vous vous trompez de personne !

 

- Pas du tout. Regarde, c'est écrit ici : "Rencontre avec l'Ankou sur la cale du Fort Espagnol". C'est ton destin.

 

- Mais c'est absurde ! C'est juste le titre d'un roman que je suis en train d'écrire ! C'est une coïncidence !

 

- Ah, vraiment ? Et bien, tant pis pour toi. C'est trop tard. Tu aurais dû choisir un autre sujet. Allez, viens.

 

- Non, attendez ! Je vous en supplie ! Laissez-moi une chance ! Faites-moi un défi ! Un pari ! N'importe quoi !

 

- Un défi ? Un pari ? Hmm... D'accord. Je vais te faire une proposition. Si tu arrives à me faire rire, je te laisse la vie sauve. Mais si tu échoues, tu viens avec moi sans discuter. Ça te va ?

 

- Oui, oui ! Merci ! Merci ! Bon, alors... Qu'est-ce que je peux vous dire pour vous faire rire ?

 

- Je ne sais pas. Surprends-moi.

 

- Euh... D'accord. Alors... Vous connaissez la blague du squelette qui va chez le dentiste ?

 

- Non.

 

- Moi non plus. Il n'a pas de dents !

 

...

 

- Alors ? Ça vous a fait rire ?

 

- Oui.

 

- Vraiment ?

 

- Non.

 

- Ah.

 

Mais soudain, j'ai entendu une sirène retentir. C'était la police maritime qui arrivait sur les lieux. Ils avaient été alertés par un témoin qui avait vu l'Ankou rôder sur la cale. Ils ont braqué leurs projecteurs sur nous et ont crié :

 

- Halte ! Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?

 

L'Ankou a été pris de panique. Il a lâché sa faux et a sauté dans le bateau le plus proche. Il a essayé de démarrer le moteur mais il n'y arrivait pas. Il a alors hurlé :

 

- Zut ! C'est quoi ce truc ? Comment ça marche ?

 

J'ai profité de sa confusion pour m'éloigner discrètement. Je me suis caché derrière un rocher et j'ai observé la scène. La police maritime a encerclé le bateau de l'Ankou et l'a sommé de se rendre.

 

- Vous êtes en état d'arrestation ! Vous n'avez pas le droit de voler un bateau ! Sortez les mains en l'air !

 

L'Ankou a refusé d'obtempérer. Il a brandi sa faux et a menacé les policiers.

 

- Laissez-moi partir ! Je suis l'Ankou ! Le serviteur de la mort ! Je vais tous vous faucher !

 

Les policiers ont éclaté de rire. Ils ont cru qu'il s'agissait d'un plaisantin déguisé pour Halloween. Ils ont dit :

 

- Arrêtez votre cinéma ! Vous n'êtes pas l'Ankou ! Vous êtes juste un pauvre type qui a trop regardé de films d'horreur ! Vous allez passer la nuit au poste !

 

Ils ont tiré une corde sur le bateau de l'Ankou et l'ont ramené vers la cale. Ils ont ensuite sauté à bord et ont maîtrisé l'Ankou. Ils lui ont passé les menottes et l'ont emmené dans leur vedette.

 

J'ai alors entendu l'Ankou me crier :

 

- Toi ! Tu n'as pas fini avec moi ! Je reviendrai te chercher ! Tu ne m'échapperas pas !

 

Je lui ai répondu :

 

- Au revoir, l'Ankou ! Bonne chance pour la suite ! Et n'oubliez pas de sourire !

 

Sur la vedette avec les policiers :

 

- Qui êtes-vous ?

 

- Je suis l'Ankou.

 

- L'Ankou ?

 

- Oui, l'Ankou.

 

- Et qu'est-ce que vous faites ici ?

 

- Je viens chercher des âmes.

 

- Des âmes ?

 

- Oui, des âmes.

 

- Et vous les cherchez comment ?

 

- Avec ma faux.

 

- Votre faux ?

 

- Oui, ma faux.

 

- Et vous les mettez où ?

 

- Dans mon chariot.

 

- Votre chariot ?

 

- Oui, mon chariot.

 

- Et il est où, votre chariot ?

 

- Euh... Il est garé plus loin.

 

- Ah, je vois. Et vous avez un permis pour ça ?

 

- Un permis ?

 

- Oui, un permis.

 

- Non, je n'ai pas besoin de permis.

 

- Ah, c'est dommage. Parce que nous, on a besoin de voir votre permis.

 

- Mais je vous dis que je n'ai pas besoin de permis !

 

- Eh bien, tant pis pour vous. Vous allez nous suivre au poste.

 

- Mais non ! Laissez-moi partir !

 

- Non, non, non. Vous venez avec nous. Et vous laissez votre faux ici.

 

- Mais non ! Pas ma faux !

 

- Si, si, si. Votre faux. Allez, hop ! En route !