Le feu au Bono

L’anecdote doit se situer durant la sécheresse de 2003.

Le papa de ma nièce Alix (la célèbre négociatrice immobilière), qui n’était autre que mon beau-frère, a décidé de se débarrasser par le feu d’un tas de déchets végétaux. Pour ce faire, il dispose son départ de feu, probablement agrémenté d’un ou deux vieux pneus usagés, arrosés généreusement d’une bonne rasade de gasoil (à l’époque, on ne lésinait pas sur les moyens…) à un endroit dégagé du pré à chevaux, et prévoit un ou deux arrosoirs d’eau à proximité, par prudence.

Le feu démarre très bien, puis profitant du déchessement de la végétation, commence à s'étendre plus que souhaité. Bientôt, malgré la réserve d’eau, et une tentative de maîtrise par battage acharné des flammèches, il doit se rendre à l’évidence : hors de contrôle. Une seule solution : le 18.

Lorsque les pompiers lui demandent les causes de l'incendie, il laisse innocemment tomber que c’est peut-être sa fille qui avait mal éteint sa cigarette. Alix, très occupée avec les chevaux, ne peut rien dire, mais trouve son papa un peu “gonflé” de lui mettre sa bévue sur le dos. La vengeance est un plat...

Quelque temps plus tard, selon la tradition, à l’époque des étrennes, un pompier vient toquer à l’huis parental. Alix, reconnaissant un témoin du drame, ne peut s'empêcher de rétablir la vérité, et lui propose de revenir lors de la présence du fautif, afin de recevoir une gratification en rapport avec l'imprudence. 

Un rien rancunière, la nièce !

Une quinzaine de jours plus tard, le pauvre papa ne peut que s’exécuter, et ne pouvant se plaindre auprès de sa fille (il y a des limites à la duplicité), va chercher réconfort auprès de son épouse.

La maman, hilare, rapporta illico la scène à sa fille, qui quelques années plus tard, en fit part à son tonton.

Je dois ajouter que malgré ses côtés "filous", je dois avouer avoir passé de très bon moments en compagnie de mon regretté beau-frère, et garde un souvenir ému de notre rencontre.

Gérard, si tu me lis…