Effets Kiss Cool

- Aliiiiix ! On a quelque chose pour toi !

- Ça, a priori, ça ne sent pas bon ! Encore une galère en perspective…

- Voilà : un monsieur va venir ici, tu iras visiter son bien en sa compagnie, et tu l'estimeras au mieux.

 

Notre héroïne, mise ainsi sournoisement en confiance, se préparait malgré tout au pire, quand se présentant à l’agence, les bras chargés de branches de mimosa,  un petit monsieur commença à distribuer à chaque femme présente quelques panicules d’or.

 

- Bon… bon… bon… jour ! hoqueta-t-il.

- Voilà le piège se dit in petto notre héroïne, mais j’ai vu pire.

 

Pour la clarté des dialogues suivants, je vais transcrire la suite en langage courant.

- Excusez-moi pour le léger retard, mais je viens de Belle-Île en stop.

 

En chemin vers le bien à visiter, ce cher homme fit un exposé des raisons de sa demande d’estimation :

- Ne sachant que faire de son voisin décédé lors d’une visite à son domicile, mon locataire l’a découpé en morceaux, et l’a entreposé quelques temps dans une poubelle ! Bien sûr, les voisins alertés par l’odeur ont prévenu les autorités qui n’ont pu que constater les faits.

- Ah, je vois se dit-elle, voilà le deuxième effet Kiss Cool ! Et lui revint en mémoire un fait divers ayant défrayé la chronique alréenne, que dis-je, hexagonale.

 

Après visite de l’appartement dans un état de délabrement tel, qu’il ne pouvait qu’être bradé ou nécessiter une refonte totale, le propriétaire demanda à Alix de le ramener à la gare.

 

Au cours du trajet, apercevant des affaires d’enfant à l’arrière de la voiture, notre homme demanda :

- Vous avez des enfants ?

- Oui, j’ai une petite fille.

 

Après quelques secondes de réflexion, il poursuivit :

- Vous avez dû l’avoir sur le tard !

- Saloperie de Kiss Cool !

 

Puis, malgré le silence réprobateur d’Alix, il continua :

- Moi, j’ai des centaines d’enfants

- ???

- Oui, je suis donneur de sperme asséna-t-il avec fierté, et si vous avez besoin de mes services, n’hésitez pas !

- Kiss Cool, plus jamais !

 

Heureusement, la voiture arrivait à destination, et après un dernier

- Au… au… au… revoir, et à… à… à… bientôt chaotiques, l'énergumène fut déposé sur le trottoir avec soulagement et le reste de ses mimosas.

 

Il y a des journées comme ça, où malgré l'expérience accumulée on peut se sentir un tantinet démuni…

 

C'est pas seulement à Paris

Que le crime fleurit

Nous, à Auray, aussi, l'on a

De beaux assassinats…