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Cassoulet bolognais

 

Alors là, je m’insurge !

 

Déjà quand j’étais petit, l’épisode de l’ignoble Jules César vainqueur du valeureux Vercingétorix, m’avait fort agacé, et j’en ai gardé un certain ressentiment envers les italiens, représentant à mes yeux les vils descendants de ces perfides romains.

 

Mais il y a pire !

 

De passage à Rome, une mienne nièce, probablement tenaillée par la faim, s'est assise à une table de gargote et lu la carte proposée. Quelle ne fut pas sa surprise d’y constater que "spaghetti alla bolognese" avait été traduit par "spaghetti avec cassoulet".

 

Bien sûr, elle m’envoya illico et séance tenante (avec une once de malice) une photo, preuve de cette forfaiture.

A moi, chaurien (habitant de Castelnaudary) de cœur et d’adoption, ayatollah du véritable cassoulet de Castelnaudary, qui je le maintiens se prépare sans tomate (à la rigueur une petite carotte, mais ce n’est pas indispensable) !

 

Pourtant Dieu m'en est témoin, j’en ai constaté des déviances. A commencer par sa cousine toulousaine, qui sous prétexte de faire couleur locale, dénature ce plat des dieux avec de la tomate. Pourquoi pas du Ketchup !

J’ai aussi testé un "cassoulet" dont on m’avait dit merveille, provenant de l’est de la France. Pensez donc : ces barbares avaient eu l’outrecuidance d’utiliser de la viande fumée ! Je n’ai rien contre la choucroute, bien au contraire, mais chacun chez soi et le patrimoine gastronomique français sera bien gardé.

 

Ventre-saint-gris ! Une telle recette datant de la guerre de cent ans, peaufinée, ajustée, dorlotée, gratinée depuis des siècles, dénaturée, revisitée par quelque toqué bouffi de suffisance ? Faquin ! Coquebert !…

 

Je n’ai rien contre la création de nouvelles préparations culinaires, mais de grâce, laissons en paix les plats traditionnels. Même le quinoa, plante exogène mais un tantinet invasive, peut parfois être utilisé… sous certaines conditions toutefois.

 

Je suis pour une protection de type AOC. Ainsi chaque dénomination de plat régional correspondra à un cahier des charges bien précis, et nul ne pourra déroger à la règle sous peine, au minimum, de flétrissure en place publique !

 

Le vin de Champagne l’a bien compris, contraignant ses émules à utiliser une autre dénomination. Vins mousseux et pétillants, Crémant de Loire, Clairette de Die et tant d’autres ont leurs charmes, mais sont différents !

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Gilles (samedi, 12 mars 2022 12:19)

    Alain tu as raison de manifester de la mauvaise humeur face à ces traductions inexactes révélant, outre l'ignorance de l'idiome des voisins, un manque de délicatesse !
    A Irun, à quelques centaines de mètres de la France, fautes de français en nombre sur la notice de l'ascenseur du marché ! Panneau sur l'autoroute des Landes :" Prohibido sobrepasar " est resté des années avant d'être remplacé, enfin, par "Prohibido adelantar" plus correct !

  • #2

    Babette (samedi, 12 mars 2022 13:30)

    Oh là là quel affront !
    J'ai toujours en mémoire tes petits yeux pétillants en dégustant un VRAI cassoulet que je vous avais préparé lors d'un repas partagé chez nous..
    Ça doit bien faire 25 ans !

  • #3

    michel (samedi, 12 mars 2022 14:13)

    Heureusement que certains d'entre nous se préoccupent de redresser le barre !
    Ce traducteur devrait être mis au pilori qq jours en place publique .... de Castelnaudary bien sur .