Planétisation des échanges commerciaux Shadoks

Dans la zone riche, les Shadoks pouvaient avoir de gros cigares, des dérailleurs à leurs pédaliers, de grosses voitures, des smartphones très chers (même des I-phones encore plus chers), et tout un tas de choses que proposaient les boîtes à images, qui leur montraient tout ce qu’ils n’avaient pas encore et qu’ils pouvaient acheter.

Pour obtenir toutes ces belles choses, il y avait des usines qui fabriquaient tout ça, avec des pédaleurs plus ou moins spécialisés.

Mais pour que les pédaleurs puissent aussi acheter ce qu’ils fabriquaient, il fallait les payer suffisamment pour écouler la production. Ce qui augmentait les coûts de revient.

Dans la zone pauvre, rien de tout cela. Chacun faisait de son mieux pour survivre, et ils n’avaient même jamais entendu parler des I-phones !

Le chef Shadok aiguillonné par ses riches administrés qui se plaignaient de ne pas pouvoir posséder tout ce qu’ils désiraient, somma le professeur Shadoko, économiste distingué, de trouver la solution. 

Notre scientifique se gratta le crâne, examina les courbes et graphiques, résolut quelques équations très compliquées, et exposa sa solution : la planétisation des échanges commerciaux !

"Il faut faire fabriquer les produits demandant des pédaleurs peu spécialisés dans des usines implantée dans la zone des Shadoks pauvres qui ne demandent pas beaucoup de sous" dit-il. 

"Il y aura ainsi deux avantages : les produits seront moins chers pour les riches, et les pauvres étant moins pauvres pourront acheter des produits fabriqués dans la zone riche par des pédaleurs spécialisés" poursuivit-il.

"Pour les pédaleurs non-spécialisés de la zone riche qui n’auront plus rien à pédaler, les autres Shadoks riches donneront quelques sous pour que ces pédaleurs puissent continuer à consommer" termina-t-il.

Après ce brillant exposé, le professeur salua sous les vivats de la foule en délire, puis s’en alla passer quelques temps au bord de la mer.

Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu, car les dirigeants de ces salauds de pauvres ne jouèrent pas le jeu. Plutôt que de donner les sous à leurs pédaleurs non-spécialisés, ils envoyèrent leurs meilleures éléments se former dans les écoles de la zone riche, et construisirent des usines pour pédaleurs spécialisés. 

Ainsi, ils n’avaient plus besoin d’acheter ces produits de luxe, et pouvaient même les vendre pour pas cher aux consommateurs de la zone riche.

Alors bientôt dans la zone riche, même les pédaleurs spécialisés commencèrent à ne plus rien avoir à pédaler, et les sous demandés aux Shadoks riches ne suffirent plus à subvenir aux envies des non-pédaleurs.

Acculé, devant la grogne de ses sujets, le chef Shadok n’eut plus qu’une solution : emprunter des sous aux dirigeants de la zone pauvre afin de continuer à faire tourner le système, et s’épargner quelques fâcheux débordements, comme des manifestations de porteurs de bonnets de toutes les couleurs. 

Les préteurs le firent d’ailleurs de bonne grâce, afin de pouvoir continuer à écouler tous les jolis produits qu’ils fabriquaient dans leurs belles usines de pédaleurs spécialisés.

Les Greta-Shadoks