Dis donc Tonton...

- Dis donc Tonton, est-ce que par hasard tu n'aurais pas oublié notre rendez-vous de ce midi ?

Alors que je me sustentais chez un ami, après avoir jeté un œil à son installation informatique, mon téléphone sonne. En garçon bien élevé, je quite la table, décroche, et entends cette petite phrase pleine de sous-entendus.

Aïe, aïe, aïe... Impossible de nier ma bévue : trop confiant en ma mémoire qui n'est plus ce qu'elle était, il y a quelques jours, j'ai omis de noter immédiatement ce rendez-vous, et pris depuis d'autres engagements. Confus, je me couvre de cendres, balbutie quelques excuses, me traite in petto de crétin, mais le mal est fait.

Tout penaud, je retourne à table, et fait part de la situation à mon hôte.

Aussitôt, différentes anecdotes à propos de cette situation nous reviennent en mémoire. Qui n'a pas dû faire honneur à deux repas d'affilée, afin de cacher une faute d'inattention ?

Je me rappelais alors la fois où Toutoune et moi sortions de table après un petit cassoulet dominical, et dûmes enchainer chez un copain, avec huîtres, choucroute, fromage et farandole de desserts... en cachant à notre hôte les raisons de notre léger manque d'appétit.

Mais c'était il y a bien longtemps, et mon estomac n'est plus apte à encaisser ce genre d'exercice.

Je prie donc mes hôtes lésés, de m'excuser encore, et même en place publique. Mais si on a l'âge de ses artères, on a aussi celui de sa mémoire et de son système digestif.