Petite histoire crac'hoise d'une célébrité nationale

Nous trouvions les Caram'bar dans les paquets de café en grains de marque "Douarin".

Ce café, torréfié du côté de Vannes, était conditionné dans des sachets d'un joli bleu avec un décor de sinagot aux voiles rouges.

Ce n'est pas le café qui nous intéressait , nous, les gamins, mais plutôt ce fameux caramel délicieusement parfumé au café.

Aussi y avait-il toujours des volontaires pour faire les "commissions" chez Clémentine, qui tenait le Café-Epicerie Morgant, en bas du bourg de Crac'h, sur la route de Auray à Locmariaquer, en face du bar de l'Etoile.

Car Clémentine avait sur ses étagères ces précieux paquets de café Douarin.

Au début des années 1950, l'arrivée sur le marché de cette merveilleuse friandise qu'est le Caram'bar avait bouleversé nos envies : révolue l'époque des petits caramels mous à 20 sous et des berlingots. Nous rêvions désormais de Caram'bar !

Clémentine en vendait évidemment, ainsi que la boulangère Marion bien entendu car celle-ci était un peu la spécialiste crachoise des bonbons, chewing-gum et autres gâteries.

Ci-dessus voici le présentoir de l'époque devant lequel nous salivions car hélas nous n'avions généralement pas les moyens de nous en offrir.

En effet, le Caram'bar était vendu 100 sous soit 5 francs (anciens), très largement au dessus de nos possibilités financières. 

Vous remarquez qu'apparait sur le présentoir le fameux DH que nous avons collectionné pendant des années avec l'espoir d'avoir un jour un cadeau. Une extrémité de la papillote était à conserver, valant un point DH.

Le Caram'bar a évolué au fil des ans : dans la taille (longueur et grosseur) et dans la présentation de l'emballage comme on peut le voir ci-contre.

Quant au goût, il a sans doute également évolué mais je suis persuadé qu'aucun Caram'bar n'a jamais valu celui qui provenait du paquet de café Douarin.

C'est pour cela que, aujourd'hui encore, nos petits enfants sont très attirés par notre boite à café qui contient toujours trois ou quatre Caram'bar en cours d'affinage.

Bernard Cadudal