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Francis, la Mauricienne

Moins de vingt jours ! Mais ce n’est pas raisonnable une croisière pareille. A peine pris le temps d’admirer le paysage. Il faut dire à ta décharge, que tu commences à connaître la route. La routine, quoi...

 

Voilà plus d’une semaine que je trépigne du mulot, rongeant mon frein avant de te concocter une apologie de ton exploit digne de ce nom. Afin de ne pas fâcher les dieux, j’ai préféré attendre ton arrivée à bon port. On ne sait jamais… Car il en fallut éviter des chausses-trapes, déjouer les pièges scélérats des mers du sud...

 

D’abord tu as dû choper au passage cette dépression sous Sainte Hélène, et poussé par Eole, malmené par Poséidon, y rester accrocher comme un morbak. Comme elle se déplaçait à 30 kn, et que tu n’avais pas tes équipiers, j’imagine la galère (si j’ose dire) et la crainte de te voir digéré par ce Pac-Man géant.

Puis, sous Madagascar, profiter de l'opportunité qui t’était offerte et atteindre “tranquillement” ton but.

 

Il se dit, qu’emporté par la chasse au poids, tu as prévu un avitaillement minimum. Il me vient donc une question : à quel moment as-tu jugé bon de balancer aux albatros ton surplus de nourriture et aux poissons tes excédents de boisson ? Pour une petite semaine, il y en a bien pour près d’un quintal, non ? Pour moi, surtout à ces latitudes, cela me paraît le minimum.

 

Hier au soir, je pensais te retrouver ce matin au Trou Fanfaron, ce quartier de Port-Louis qui laisse présager des nuits qui chantent, te reposant sur tes lauriers si brillamment conquis, en attendant d’inspecter ta monture sous toutes les coutures. Quelle ne fut donc pas ma surprise de te savoir à Grand Baie, sous la protection de la Pointe aux Canonniers, à quelques encablures de la Rivière du Rempart Pamplemousses. 

Evidemment ne pas oublier de partager tes lauriers avec Christian Dumard ton génial routeur, qui a si bien su t’indiquer la voie.

 

Si par hasard, un jour, lorsque tu auras ramené ton engin dans nos eaux, tu pouvais embarquer quelques spécimens hispano-fortins pour un petit run, tu ferais des heureux. En voilier, j’ai pour ma part, rarement dépassé les 10 kn (je n’ai jamais tâté du multicoque), et je suis curieux des sensations ressenties à ces vitesses inavouables et inquiétantes auxquelles tu es habitué.

 

Gloria in oceanus, Francis !

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Francis (vendredi, 08 novembre 2019 15:59)

    Le pavillon hispanofortin flotte moralement dans les eaux mauriciennes et donne de fait un tour de trimaran lors du retour

  • #2

    Tonton (vendredi, 08 novembre 2019 19:41)

    Francis, tu es grand !