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Croisière vénézuélienne

La retraite, enfin... !

 

Afin de fêter dignement ma libération et marquer d'une césure définitive la fin de mes activités professionnelles (2002), Gérard mon beau-frère, m'avait proposé ainsi qu'à Daniel un de ses amis, une sympathique croisière dans les îles de la côte vénézuélienne, à bord de son joli voilier Séraphin.

 

En escale à l'aéroport de Caracas, je croisai Antoine mon fils. Il venait de passer quelque temps à bord, après une mésaventure que je vous raconterai peut-être un jour. Nous rejoignîmes le bateau à Puerto La Cruz par un vol intérieur. Apéro, avitaillement, et en route pour Los Roques...

 

C'est là que j'ai pu constater les limites de la navigation par satellites. En effet, ces cartes électroniques ne sont que des reproductions de "cartes papier", avec les approximations inhérentes à la précision de la navigation au sextant : si  les traits de côte sont corrects, le positionnement des îles peut parfois être décalé jusqu'à un bon mile par rapport aux données GPS. Dans ces conditions, il est fortement déconseillé de tenter un atterrage de nuit, ni de se présenter de jour avec le soleil de face : les patates de corail ne sont visibles qu'avec le soleil dans le dos, et une fois échoué, surtout avec un bi-quille, il n'est pas évident de s'en sortir...

 

A l'étape suivante, à Las Aves, alors que nous finissions nos manœuvres de mouillage, nous fûmes hélés par l'équipage d'un confortable catamaran de croisière, qui tenait absolument à nous inviter à bord. Annexe à l'eau, et allons-y !

 

Nous fûmes accueillis pas Sylvain, le skipper tout excité, heureux d'avoir récupéré sa compagne. Attablés devant le 'tit punch rituel (suivi de quelques autres), ils nous racontèrent leur mésaventure. Ils étaient partis à la nage faire le tour de l'île, quand Sylvain perdit sa compagne de vue. Pensant qu'elle était devant lui, il pressa l'allure, mais rejoignit le bateau sans l'avoir rattrapé. Très inquiet (il y a dans ces eaux de grosses bébêtes pas très regardantes sur le menu proposé), il appela les secours, avion, SNSM local, canal 16... Après quelques temps de recherches, alors que l'équipage des sauveteurs revenu à bord du catamaran, essayait de réconforter le malheureux Sylvain, ils aperçurent au loin une paire de palmes nonchalantes s'approchant du bateau : c'était la "disparue". Elle avait fait un tour nettement plus important que prévu et rentrait à l'économie. Une fois les secours chaleureusement remerciés, abreuvés, et repartis, nous sommes arrivés, et un p'tit dernier pour la route ? Après cette mémorable soirée, le retour à bord fut compliqué mais couronné de succès.

 

Après quelques escales dont Bonaire, ses salines lie-de-vin et ses flamants roses grand teint, notre périple se termina à Curaçao, dans une marina assez éloignée de Willemstad la capitale. Autant la capitale est marquée par l'empreinte néerlandaise, autant les alentours ont gardé un caractère très "caraïbe".

 

Donc un midi, nous décidâmes de tenter un déjeuner à terre au bord de l'eau. D'après les documents du bord, un petit restaurant semblait réunir toutes les qualités requises. Nous voilà donc partis en annexe à la recherche de l'établissement. Arrivés devant la porte, fermée. Nous toquons afin de nous enquérir des heures d'ouverture, et après avoir insisté quelque peu, une jeune fille à la mine exténuée vint nous ouvrir, et par geste nous fit comprendre que ce n'était ouvert que le soir.

 

Qu'à cela ne tienne, nous revoilà revenus à la nuit tombée, devant la porte, ouverte comme promis, et nous entrâmes. Quelle ne fut pas notre surprise de nous voir accueillis par une cohorte de "serveuses", très légèrement vêtues, toutes plus accortes les une que les autres, et nous pressant de curieuse manière. Nous nous rendîmes compte très rapidement qu'il était inutile de demander le menu, et sortîmes précipitamment. Si, si...

Nous n'avons jamais su si nous nous étions trompé d'établissement, ou si le guide Michelin n'était pas à jour.

 

Quelques jours plus tard, de retour en France, j'ai ouvert mon sac censé contenir entre autre une très jolie paire de chaussures-bateau, et j'ai pu constater qu'elle avait été désavantageusement remplacée par une immonde paire de tennis délabrés. Probablement un bagagiste esthète...

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Bories (vendredi, 23 août 2019 08:16)

    La prose est toujours aussi belle !

  • #2

    hortensia bleu (vendredi, 23 août 2019 08:20)

    Encore!!!!!