· 

Merci Big Brother !

 

Dernièrement, de passage aux Herbiers (Vendée), mon épouse et moi avons décidé de rendre visite à quelques membres de ma famille dans la région bordelaise. Un coup d'autoroute nous y amènera rapidement.

 

Arrivés au portail d'entrée du péage, je prends le ticket proposé par la borne, le tends à ma passagère, et nous voilà partis.

Arrivés à la sortie bordelaise, je retends la main vers ma passagère, afin de récupérer le ticket demandé par la machine. Las ! Impossible de remettre la main sur ce diable de morceau de carton. Quelques propos aigres-doux plus tard, il faut bien se rendre à l'évidence : il va falloir faire sans.

Après avoir enclenché mes "warnings", un peu énervé, je cherche du regard un quelconque agent, à qui je pourrai confier mon problème.

Rien, personne, nib. Que des caisses automatiques...

Enfin, à une dizaine de voies, j'aperçois une cahute aux vitres réfléchissantes. Il doit bien y avoir quelqu'un là-dedans. Et me voilà parti vers l'édicule, enjambant les barrières, l’œil aux aguets et les fesses serrées.

Me voilà arrivé devant la porte, je frappe : rien. Puis je tire la chevillette, et miracle, la bobinette choit. Je me retrouve devant un homme de petite taille, qui saute prestement de sa chaise et me demande d'un air rogue, ce que je veux. A peine ai-je terminé mon histoire qu'il me lance : "Z'avez pas vu le gros bouton rouge auprès de chaque borne ?".

Je jette un œil discret, et constate qu'effectivement ce gnome atrabilaire dit vrai. Honteux, je bats en retraite jusqu'à ma voie et presse avec crainte le fameux bouton rouge.

Je m'attends à me faire tancer vertement et devoir payer le prix correspondant au trajet le plus long possible sur cette autoroute. Eh bien, que nenni ! Une voix aimable répond à mon bonjour, me dit que ce n'est pas grave, et me demande mon numéro d'immatriculation. Quelques secondes plus tard, elle me confirme que je suis bien entré aux Herbiers, et m'affiche le tarif correspondant. Je n'ai plus qu'à insérer ma carte bancaire et terminé ! J'ai même droit à un cordial "Bonne route !".

 

Il y a deux choses à retenir de cette mésaventure :

  • derrière un gros bouton rouge anonyme peut parfois se cacher une âme compatissante,
  • sachez que dès que vous entrez sur une autoroute, vous êtes fichés ! Inopérant d'éteindre son portable par discrétion. Je me demande d'ailleurs pourquoi les policiers des séries télévisées n'utilisent pas ce moyen plus souvent,  et doivent toujours attendre que le suspect se fasse flasher ou se réapprovisionne en carburant afin de se dévoiler devant une caméra ou utiliser sa carte bancaire.

 

A titre anecdotique, je n'ai toujours pas retrouvé ce ticket de m... !

 

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Emmanuel (samedi, 20 octobre 2018 13:23)

    J'adore ton histoire ..
    Autre morale peut-être ... parfois un gros bouton rouge vaut mieix qu'un gnome atrabilaire.
    Et ce matin, entré dans un magasin de téléphonie pour des renseignements d'abonnement je n'ai pas voulu décliner mon pedigree. Alors la vendeuse s'est demandée si elle pouvait me renseigner. Si si !
    J'adore ce Big Brother