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Orage ! Ô désespoir !

A l'occasion de l'épisode orageux actuel, il m'est revenu en mémoire une aventure datant des tous débuts de mon mariage (1970, un bail...).

Mon épouse et moi avions décidé d'effectuer notre voyage de noce à bord d'un petit voilier, en Bretagne sud. Notre choix s'était porté sur un Corsaire, joli petit bateau équipé d'un Seagull, et surtout, compte-tenu de son état, compatible avec notre budget.

 

Nous avions pris possession de notre fière unité à Port-Haliguen, et avions choisi raisonnablement l’île de Houat comme première escale. Nous voilà donc partis, portés par un vent évanescent, tout à la recherche des réglages les plus fins. Il faisait beau, très beau, trop beau, trop chaud... Si bien que bientôt nous aperçûmes monter de gros nuages noirs. Assez de finasseries : nous demandâmes de l'aide à notre vaillant Seagull, qui dans un nuage bleuté soutenu et agrémenté de quelques hoquets, nous propulsa gaillardement à 3 ou 4 nœuds vers notre abri.

 

Et c'est là, à l'entrée du port, alors que nous commencions à descendre les voiles, que l'orage nous est tombé dessus. Je ne vous fais pas un dessin : bourrasques, pluie, grêle, avec la grand-voile à mi-drisse. L'apocalypse !

Les autres plaisanciers, voyant la tournure que prenait l'évènement, et inquiets pour leurs bateaux, se tenaient qui dans les filières, qui dans les balcons, prêts à déborder et éventuellement repousser au loin cet esquif devenu à peu près incontrôlable.

Heureusement la providence veillait, et l'orage se calma, nous permettant de nous trouver une petite place douillette, à couple d'une unité massive, stable et rassurante. Après avoir vidé quelques seaux des fonds inondés, nous être séchés et changés, il ne nous restait plus qu'à ouvrir une boîte de cassoulet réconfortante et profiter enfin du moment présent.

 

Le lendemain, nous décidâmes de profiter de l'escale et d'explorer l'île à pieds (j'étais jeune alors). Évidemment, bientôt l'orage gronda, d'abord au loin, puis de plus en plus présent. De grosses gouttes commencèrent à s'écraser sur les rochers. A deux ou trois cents centaines de mètres, quelques bâtiments nous promettaient un abri (qui a dit côtier !?). Jetant toute prudence aux orties, nous voilà donc partis "bride abattue" dans cette direction.

A mi-chemin, alors que nous passions un gros bloc de granit affleurant le sol, une déflagration accompagnée d'un flash puissant, nous surprit.

Dans l'encadrement de la porte de la maison la plus proche, nous vîmes les occupants, par de grands gestes, nous inviter à venir les rejoindre.

Alors, après nous avoir offert une crêpe et un coup de cid', ils nous ont expliqué avoir vu la foudre tomber, et se demandaient encore comment on s'en était sorti.  

 

Tonton et Toutoune, le jeune couple qui courait plus vite que l'éclair !

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Sylvie l'aubergiste (dimanche, 03 juin 2018 20:24)

    Y a pas à dire, une croisière même courte sur un voilier de moins de 25 mètres, c'est la meilleure façon de savoir si un couple va durer !

  • #2

    Tonton (dimanche, 03 juin 2018 21:23)

    Même pour la durée de la croisière, ce n'est pas gagné !