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La température ressentie.

Aux temps préhistoriques, entre deux chasses à l’aurochs ou deux tags à Lascaux, parler de la pluie et du beau temps devait déjà occuper une bonne partie du temps libre de nos ancêtres. Chacun y allait de ses observations, et peu à peu des recettes se firent jour.

 

Puis au temps de nos druides, le partage des tâches aidant, certains dignitaires chargés des oracles, se spécialisèrent dans les prévisions météorologiques. Concernant notre région, il suffisait d'annoncer quelques gouttes de pluie, quelques risées, et quelques rayons quotidiens, pour remplir correctement sa mission. Si d'aventure un dérèglement passager perturbait les besoins agricoles, quelques danses, processions ou sacrifices faisaient rentrer rapidement les choses dans l'ordre.

 

Enfin, de nos jours, certains présentateurs météo ont proposé de distinguer température réelle et température ressentie. Tout cela est bien joli, mais que ressent une conduite d'eau lorsque la température "sous abri" est légèrement positive et la température "ressentie" négative ? Quid de la pérennité de mon installation ?

 

Las de m'interroger à chaque météo, j'ai pris du papier, un crayon et rassemblé quelques réminiscences de mes cours de physique (thermodynamique pour les intimes).

Nous sommes en présence d'un corps plus ou moins chaud (l'eau du tuyau), d'un corps froid (l'air dans ce cas), et entre les deux d'une zone d'échange de chaleur.

 

Si on ne fait rien, la chaleur de l'eau va s'écouler progressivement vers l'air environnant, et tout va se retrouver à la même température : donc en aucun cas l'eau ne peut avoir une température inférieure à celle de l'air.

Par contre, il se forme une petite couche d'air tiède au contact de la canalisation, ce qui a pour effet de ralentir le transfert de chaleur. Si un vent mauvais retire continuellement cette petite couche d'air réchauffée par l'eau, plus de frein à l'échange de calories, et la température va chuter plus rapidement... mais toujours pas plus bas que la température de l'air. Si la température de l'air "sous abri" n'est pas négative, mes canalisations ne risquent donc rien, quelle que soit la force du vent !

Disposer un paillage permet un ralentissement du refroidissement, mais n'apportant aucune calorie, si le froid est persistant et inférieur à zéro, l'eau finira par geler.

 

Revenons maintenant à notre fameuse température ressentie.

A quelques détails près, nous pouvons nous comparer au tuyau d'eau. Si nous sommes en contact avec un milieu froid, notre corps aura tendance à se refroidir et devra lutter pour garder sa température interne.

Pas bêtes, nos ancêtres ostréiphages préhistoriques, avaient fait cette même analyse, et remarqué que les animaux dotés d'une fourrure épaisse, semblaient moins craindre le froid. En effet, plus les poils sont longs, plus ils emprisonnent d'air, et plus ils ralentissent la perte de chaleur. Ils ont même probablement perfectionné l'usage de la fourrure en la retournant : l'air est toujours emprisonné entre les poils, mais le cuir empêche l'air réchauffé de s'échapper et accessoirement protège de la pluie (il est vrai peu fréquente en notre région, mais quand même...).

Donc si un vêtement bien conçu empêche l'air réchauffé au contact de la peau de s'échapper, quelle est l'utilité de cette nouvelle donnée ? Je ne vois que le visage et les parties de la peau laissées "au vent" qui puissent en pâtir. Peu de choses en fait... à part une certaine dramatisation recherchée par les chaînes d'infos ?

 

Oui, je sais, rien de nouveau, mais moi je me sens mieux !...

 

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Commentaires: 3
  • #1

    ARB (fils) (mercredi, 19 avril 2017 13:52)

    Ton manteau peut être considéré comme une "seconde peau" qui va refroidir plus rapidement en cas de vent, et par effet de chaîne ta vrai peau. Nous ne faisons que ralentir l'inévitable.
    Quid du taux d'humidité?

  • #2

    michel soirat (mercredi, 19 avril 2017 16:06)

    pour les "pros " et coté humidité de l'air, humidité relative et point de rosée .... se rapporter au fameux diagramme de Mollier ..(. physicien allemand ) qui s'est bien creusé la tête et qui nous a laissé ce fameux diagramme qui explique tout;
    Pourquoi en particulier on peut faire sècher sa lessive au Pôle Nord par moins 20°C !
    Bonne lecture

  • #3

    Moi (mercredi, 19 avril 2017 16:08)

    Mon cher fils,

    Excellentes questions, et je te remercie de les avoir posées.

    Je ne nie pas que le "refroidissement" va gagner peu à peu notre chère peau, mais on peut le ralentir. C'est pour cela qu'il est plus efficace de superposer plusieurs couches fines, que de se contenter d'une seule grosse. Là, je suis sûr que nous sommes d'accord.

    Quant à l'humidité de l'air, elle augmente la chaleur massique du milieu ambiant et donc accélère de refroidissement du contenu. Mais quel que soit le degré d'humidité de l'air, pas de risque pour les tuyaux si la température ambiante est supérieure à zéro, ce qui était le cœur du problème.

    Ne pas confondre ce rôle de l'humidité avec celui de l'eau, qui en s'évaporant absorbe des calories (transition de phase endothermique liquide / gaz).