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Pardon, Messieurs les Gendarmes Maritimes

En cette fin de journée, nous ramenions le bateau de Thierry, sous la houlette de notre b... rouge local, dont nous anonymisons d'une discrète pixellisation le symbole de ses profondes convictions.

En fins stratèges, nous profitâmes de la marée montante pour nous glisser jusqu'à un corps-mort, sis en face de la cabane de la "vigie de la cale d'en-bas".

N'écoutant que notre penchant coupable pour le moindre effort, il fut prévu, à l'occasion de la marée du lendemain matin, d'accoster le navire au "quai" quelques instants, afin de décharger plus aisément quelques menues bricoles.

Le lendemain matin donc, à l'heure du laitier, dès potron-minet, quelques ombres furtives se rendirent à bord, afin d'effectuer cette manœuvre hardie.

Quelques lamaneurs complices restèrent à terre afin de recueillir les amarres à l'arrivée, et parer à tout aléa de navigation.

Tout se passa comme prévu, et malgré les avertissements répétés d'un vieux cormoran "plein d'usage et raison" qui s'agitait comme un beau diable sur sa balise, le bateau fut mené avec soin et maestria jusqu'à destination, afin d'être délesté commodément de ses quelques encombrants.

Une fois la "passe" franchie, le bateau mené de main de maître, se glissa adroitement jusqu'au quai, et les joyeux lamaneurs entrèrent en action.

Ne pensez pas si facile l'amarrage d'un bateau, il s'agit d'un subtil équilibre à trouver entre liberté de mouvement et fermeté du maintien. Tout un art ! Toute une science ! Tout un savoir faire !

Enfin, pour terminer, les opérations de déménagement furent rondement menées.

Et c'est là, alors, messieurs les Gendarmes Maritimes, que la faute fut commise !

Conscients du dévouement  de leurs si gentils voisins, les maîtres de ces lieux invitèrent tout ce beau monde à prendre un petit déjeuner convivial et revigorant.

L'ambiance était chaleureuse, la conversation charmante, et malheureusement, Messieurs les Gendarmes Maritimes, nous ne vîmes pas le temps passer, et surtout le niveau de l'eau baisser.

Lorsqu'il fut décidé de ramener le bateau à son mouillage, la quille était posée, et malgré tous nos efforts, il ne fut pas possible d'appareiller !

Afin de sauvegarder le navire, nous dûmes le maintenir à la verticale en frappant le mât avec des aussières, afin de prévenir tout basculement intempestif vers la rivière.

Et c'est là, Messieurs les Gendarmes Maritimes, que nous avons pris conscience de l'énormité de notre insouciance, de notre incompréhensive bévue : compte-tenu des coefficients de marée, le bateau était ainsi immobilisé au moins jusqu'au 7 ou 8 avril.

Ah, si vous saviez comme nous nous repentons de notre inconscience, de notre faute.

Nostra culpa, nostra maxima culpa !...

Quoiqu'il en soit, maintenant il va vous falloir faire avec, et vous habituer à constater à chacun de vos passages, la présence non réglementaire, mais incontournable de Inish kiliki, sis devant la cabane de la vigie de la cale d'en-bas. Mais si, à part le démantèlement, vous avez une solution ingénieuse à nous proposer, nous serons bien aise d'y adhérer.

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Commentaires: 2
  • #1

    Sylvie l'aubergiste (samedi, 12 mars 2016 20:01)

    Nous nous réjouissons de voir se fier navire honorer notre presqu'ile par sa présence, fut-elle temporaire !

  • #2

    Tonton (samedi, 12 mars 2016 23:56)

    Le plus compliqué a été de faire correspondre le nombre de lignes de chaque paragraphe à la hauteur de l'image correspondante... pour faire joli !