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Héliciphilie

Nous en étions restés à ce sacré Charlemagne.

Les siècles passant, la vie se déroulait tranquille, sans à coup, lénifiante presque...

Même les terreurs de l'an mil ne parvinrent pas à secouer cette douce torpeur. En effet "mil" ne signifiait pas grand chose à cette époque, puisque nous n'avons que vingts doigts au maximum, ce qui est amplement suffisant pour compter les carottes, les navets ou les bolées de cidre, en principe.


Heureusement quelques réunions sportivo-culturelles réveillaient périodiquement les esprits de compétition.

Bien des thèmes avaient été abordés : tournois de lance-pommes, dressage de tiques, chasse à l'huître, pêche au cormoran, course de plates à la godille, joutes nautiques... Mais il est une compétition qui localement déchaîna les passions : je veux parler de la course de bigorneaux.

Cette tradition se perpétua longtemps, et fut même reprise, avec quelques aménagements, par nos "cousins" grands-bretons, entre autres. Certains aménagements étaient en effet nécessaires, car ces petits gastéropodes marins étaient peu courants loin des côtes, et furent tout naturellement remplacés par leurs cousins terrestres, les escargots.

Ces compétitions avaient lieu dans des hélicidromes sous deux formes : course en ligne pour les sprinters ou en cercle pour les courses de fond. Nos "amis" britanniques optèrent quant à eux, pour une piste circulaire.


 

Or donc, afin d'optimiser l'organisation de ces compétitions d'héliciphiles et l'entraînement des athlètes, à l'instar des usages en cours à Byzance, les hispano-fortins se regroupèrent en trois factions : les Rouges, les Blancs et le clergé de Rome. Ces trois clans comportant chacun une catégorie "supérieure", nous avions l'élite de Rouges, de Blancs et de Rome.

 

Après chaque compétition, il était d'usage de réunir autour d'une table tous les participants à ces réjouissances.

Le plat principal était constitué des athlétiques participants gastéropodes. Bien sûr, le gagnant était gracié et remis à la mer, le front ceint d'une feuille de laurier, comme ses valeureux adversaires mitonnant dans une grande marmite.

La boisson, elle, était fournie par l'élite des trois factions, et tous partageaient en frères les lit' de rouge, les lit' de blanc et les lit' de rhum...


Pardon... mais vous n'allez quand même pas me dire que vous ne l'aviez pas vue venir celle-là !

 

Vers la page Anne de Bretagne...




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