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Anne de Bretagne

Anne de Bretagne


C'est à la suite de son pèlerinage du Folgoët en août 1505, en exécution d'un vœu pour la guérison de son époux le roi Louis XII, qu'au cours de son tour de Bretagne, Anne vient nous faire une petite visite. N'étant pas bien riches, nous ne pûmes lui offrir qu'une paire de sabots coaltarisés orthopédiques, afin de tenter de corriger son léger boitillement.

Afin de soigner sa popularité, gentiment, elle les chaussa ostensiblement, et devint ainsi notre légendaire "duchesse en sabots". Nous l'aimions bien notre petite bancroche, car on ne peut pas dire qu'elle ait eu une vie facile.


Née bretonne, d'un père en guerre contre son voisin la France, elle fut l'enjeu de la possession du duché de Bretagne. Dans ces conditions, on ne peut s'étonner du nombre de mariages contractés par notre duchesse, devenue trois fois reine.


Ses deux premiers mariages furent assez cocasses : Marguerite, fille de Maximilien Ier roi de Germanie son premier mari par procuration, était fiancée à son futur deuxième mari, Charles VIII. Anne était donc reine de Germanie et future belle mère de son cousin le roi de France.

Son futur gendre préférant l'avoir pour reine que comme belle mère, et surtout faire main-basse sur le duché de Bretagne, il l'épousa après dérogation du pape (cousinage prohibé et mariage non consommé).


La mort ridicule de Charles (rappelons qu'il s'est fracassé le crâne sur un linteau de porte trop bas en allant "pisser"), lui permit de convoler en juste noce avec son successeur, Louis XII.

Notre fine mouche en a profité pour négocier quelque avantages dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Outre les privilèges de la Bretagne et les institutions bretonnes conservés (Parlement, Chancellerie, Chambre des Comptes et Trésorerie générale), et la suppression de l'octroi en Bretagne, elle reçut en cadeau du pape pour elle et son duché, l'autorisation de manger du beurre durant le carême et tous les jours maigres (à cette époque pour l'église, l'huile était maigre et le beurre gras). Ainsi grâce à notre bonne Anne, nous pouvons nous empiffrer d'huîtres avec pain et beurre, et non accompagnées de mouillettes à l'huile, même en plein carême.

 

Ayant obtenu la suppression de l'octroi en Bretagne, la tradition veut quelle nous ait permis de conserver la gratuité de nos voies rapides bretonnes.


 


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